«La Nature, trésor inépuisable des couleurs et des sons, des formes et des rythmes, modèle inégalé de développement total et de variation perpétuelle, la Nature est la suprême ressource !»

La thématique «musique et nature», qui revient de plus en plus fréquemment ces dernières années, laisse les musiciens-pédagogues face à un défi. Présenter la nature grâce notamment aux compositeurs impressionnistes, ou l’approcher par sa face plus concrète, avec Messiaen. Autant ornithologue que compositeur, l’auteur des 20 Regards ne fait pas que s’inspirer de la nature, il l’imite, allant jusqu’à prendre en dictée les volatiles de toutes plumes. La restitution la plus brute se retrouve notamment dans le «Catalogue d’Oiseaux», mais Messiaen distille dans l’essentiel de ses pièces des extraits de ses trouvailles sous les arbres.

Pour le travail des Lunaisiens avec les plus jeunes, voilà un matériau de choix, tout trouvé pour parler de nature en musique. Arnaud Marzorati a mené un travail d’écriture «dans le style de», mettant les rythmes complexes et les riches harmonies du compositeur de la Turangalila-Symphonie à la portée de tous. Ce travail est le fruit d’une commande d’oeuvre avec choeur d’enfants émise par la Philharmonie et donnée en 2021 dans la «Rue musicale» de la Cité de la Musique.

Forts de cette proposition qui fut un beau succès populaire, Les Lunaisiens proposent deux formats autour d’un «Messiaen pour tous» : une forme chambriste destinée à se glisser dans tous les types de salles, avec trois musiciens et la soprano Jenny Daviet - qui a sorti il y a quelques mois les Poèmes pour Mi avec Kent Nagano et l’Orchestre de la Radio Bavaroise - et une forme plus étendue dans le temps avec un choeur amateur préparé à l’avance par Arnaud Marzorati, ouvrant également la possibilité d’un concert participatif le jour J.