Si l’on connaît de David son iconique portrait de Marat assassiné, le Sacre de Napoléon ou encore sa grande esquisse du Serment du Jeu de Paume, on sait moins qu’il fut également l’organisateur des cérémonies et fêtes révolutionnaires, dont la Fête de l’Être Suprême en 1794 marque le point culminant.

Jusqu’en 1794 et la chute de Robespierre dont il est l’un des proches, David, député de la convention, mit sa science de l’image au service de la propagande révolutionnaire. Figure de l’Artiste engagé, il collabora avec des poètes et des compositeurs, dessina des costumes, fit construire des décors, traça le parcours dans les villes de ces événements destinés à instituer, dans l’esprit du peuple, le nouvel imaginaire républicain.

Alors qu’une rétrospective spectaculaire lui est consacrée dans les salles d’exposition du hall Napoléon, cette lecture-spectacle nous entraîne à la rencontre d’un Jacques-Louis David pris dans le flux de l’Histoire, acteur et metteur en scène de la Révolution. Réunis autour du metteur en scène et comédien Benjamin Lazar, un plateau d’acteur et de musiciens d’exception (Judith Chelma, Stanislas Roquette, Arnaud Marzorati) nous livrent un portrait de David méconnu, celui d’un homme emprisonné à la fin de la Terreur et qui revit ses souvenirs à la veille de son procès.

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S’y croisent compagnons de jeunesse et personnages de fiction, les ombres d’Andromaque, de Charlotte Corday, de Brutus, de Marat, d’Olympe de Gouges, d’André Chénier et de Robespierre qui passent dans le reflet du miroir où David se regarde. En cette nuit de Thermidor 1794, les peintures sortent du cadre et s’animent en une fête étincelante et sombre dans la mémoire du peintre.