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Babils du Nil

de 18 mois à 5 ans

Babils du Nil - 1-5 ans.jpg

ARNAUD MARZORATI

VOIX, LIVRET

 

ANTHONY MILLET

ACCORDÉON

MANON LEPAUVRE

COMPOSITION

ANGÉLINE CROISSANT

SCÉNOGRAPHIE

Ce spectacle est à la fois un projet compositionnel et un projet de recherche. S’adresser à la toute petite enfance demande un vrai travail préparatoire du point de vue du son pour comprendre les réactions des enfants et leurs implications. L’autre enjeu est que les adultes accompagnateurs puissent également être impli- qué comme public. Le dispositif que nous allons utiliser est une source d’inspiration et de larges possibilités aussi bien acoustiques qu’électronique.

Dans le cadre d’autres projets j’ai déjà composé des pièces pour le jeune public : un conte musical pour les 6-10 ans intitulé Conte- Goutte avec un effectif instrumental (clarinette, trombone, alto et percussions) créé en mars 2021 et un spectacle avec danse et vidéo pour les 4-8 ans intitulé La Morsure de la Limace avec un effectif de quintette à vent et électronique qui sera créé en janvier 2022 par le Concert Impromptu.

En parallèle de la composition j’enseigne l’éveil musical pour les enfants de 3 mois à 6 ans, avec des ateliers parents enfants adressé au moins de 3 ans.

Manon Lepauvre, compositrice

Les premiers sons, moment merveilleux de l’enfance... l’idée de ce spectacle m’est venue après la naissance de mes deux enfants. Le choix en tant que parent de ce qu’on souhaite leur faire découvrir comme premières notes, mots, couleurs m’avait semblé être d’une grande importance pour établir les premiers liens de ma relation avec eux, de leur relation avec l’Art...

Nous avons pensé ce spectacle avec Manon Lepauvre et Arnaud Marzorati des Lunaisiens comme une poésie sonore contemporaine accessible aussi bien à la toute petite enfance qu’au monde adulte

Anthony Millet, accordéon

 

 

Depuis plusieurs années, je côtoie les rêves et les sentiments de Jean Jacques Rousseau, écrivain, philosophe et musicologue du siècle des Lumières. Rousseau, en opposition à la grande tragédie lyrique de Rameau s’est toujours placé comme un fervent défenseur des mélodies intimes, des simples compositions qui lui ont inspiré par exemple son « Air des 3 notes » ou sa simple chanson « Dans ma cabane obscure ». Il affirme dans son ouvrage sur « L’origine des langues » que la première invention de la parole proviendrait d’un état passionnel : « Les besoins dictèrent les premiers gestes, les passions arrachèrent les premières voix ». Il nous dit aussi que c’est le monde musical des passions qui permet le langage. Aussi la musique serait première sous forme de chant. Il continue encore à nous proposer que la langue originelle se caractérise par son aspect vocalique : legato mélodique en opposition avec l’aspect consonan- tique qui n’existerait pas encore...Il croit également que le langage se créa plus au bord de l’eau, qu’autour du feu.

Bref. 275 ans plus tard, je m’étonne encore de la pertinence des propositions de Jean Jacques Rousseau et reste convaincu, comme lui, que l’Humanité chanta avant de parler. Du moins, les premières paroles émises sont des mélopées, des phonèmes mélodieux qui permettent à l’apprenti de la parole de construire son univers vocalique.

Aussi, dans mon travail sur l’histoire de la chanson, j’ai toujours eu ce désir de réaliser une création musicale et chansonnière qui s’ap- parenterait à concevoir un petit cycle de « chansons originelles ».

Celles-ci s’appuieraient sur le « langage musical » selon Rousseau, mais feraient état également des dernières découvertes de Ro- bin Dunbard ou de Dean Folk. Notamment cette proposition de la neuroanthropologue américaine qui évoque une théorie du « bébé à terre ». Ainsi les premières mères humaines, avec la perte des poils pour accrocher leurs nouveaux nés, durent les poser à terre et émettre un système communicatif englobant des expressions fa- ciales, un langage corporel, de rires, des chatouilles et des appels

émotionnels expressifs pour répondre aux pleurs des bébés et les rassurer.

De toutes ces recherches passionnantes, je souhaite écrire un cycle de chansons qui auraient pour vocabulaire un « proto-langage ». Ce dernier ne serait pas scientifique, bien au contraire. Mon tra- vail reste poétique et artistique. Tout comme les écrivains Raymond Queneau, Georges Pérec, Artaud ou Breton, je rechercherai à aller au-delà du réel pour créer un langage étonnant, foisonnant et lu- dique mais inspiré de nos connaissances scientifiques.

Un étonnant cycle que je souhaite partager avec la compositrice Manon Lepauvre et l’accordéoniste Anthony Millet. Tous les deux sont attachés, tout comme moi, à la création de petites formes artistiques et musicales pour un public d’enfants de moins de trois ans ; un public de crèches.

Dernièrement, avec mon ensemble « Les Lunaisiens », j’ai réalisé 2 petits spectacles, « L’oreille à tiroir » et « La Pêche aux chan- sons. Des formats artistiques conçus pour les petites oreilles.

Arnaud Marzorati, voix

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