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La Puce

Théâtre musical

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ARNAUD MARZORATI

DIRECTION MUSICALE, PÈRE CYPRIEN

JUDITH LE BLANC

CONCEPTION & MISE EN SCÈNE

LILI AYMONINO

SUZANNE

IMANOL IRAOLA

L'AMI DE LA NONETTE

LUCILE RICHARDOT

LA MÈRE SUPÉRIEURE

MARIEKE BOUCHE

VIOLON

CLAIRE-OMBELINE MUHLMEYER

FLÛTES À BEC

NOÉ BÉCAUS

VIOLE DE GAMBE

MAROUAN MANKAR BENNIS

CLAVECIN

PERNELLE MARZORATI

HARPE

 

À l’origine de ce spectacle, il y a d’une part ma lecture de La Religieuse de Diderot, d’autre par mes recherches sur la parodie. C’est en croisant les deux que j’ai imaginé que Suzanne, cette excellente claveciniste et chanteuse, louée par Diderot pour ses « talents » de musicienne, méritait une autre fin.

 

J’ai alors conçu «La Puce» comme la revanche de Suzanne Simonin sur sa destinée romanesque, comme l’adaptation féministe de l’oeuvre de Diderot en opéra-comique des Lumières.

 

Je me suis immergée dans les recueils de parodies spirituelles chantées « sur l’air de ». Ces musiques sont de véritables tubes qui circulent d’une scène à l’autre – ou d’une sphère à l’autre. La circulation de la matière musicale témoigne de la porosité des frontières entre la musique dite populaire et la musique dite savante, entre la musique profane et la musique sacrée. Ce spectacle est une mise en perspective et une proposition d’écoute de ce répertoire, mais aussi un prétexte pour penser, réfléchir et articuler les tensions entre la musique de l’opéra et l’idéologie religieuse. La parodie est en effet le pivot qui permet d’articuler texte sacré et musique d’opéra ou de vaudeville ; elle est aussi l’agent de perméabilité entre le religieux et le profane. Si l’Église condamne majoritairement l’opéra comme genre, elle se plaît à instrumentaliser les airs les plus à la mode de celui-ci pour cultiver la foi de ses fidèles. Il n’est pas anodin que Lully ait été le compositeur le plus parodié dans un cadre spirituel. Simultanément, les mêmes airs servent de véhicules à des chansons sur le monde des couvents. Il se produit alors une sorte de télescopage entre les différentes versions d’une même chanson et c’est ce télescopage que ce spectacle permet entre autres de faire entendre. L’exemple des parodies spirituelles de l’abbé Pellegrin, « le matin catholique et le soir idolâtre, [qui] dînait de l’autel et soupait du théâtre », homme d’Église qui écrit également pour l’Opéra, offre un exemple saisissant de cette appropriation du répertoire musical profane par les textes sacrés. Par exemple, la célèbre chaconne de Cadmus et Hermione, « Suivons, suivons l’amour » se trouve convertie sous sa plume en « Cherchons, cherchons Jésus » et l’extase amoureuse saisie par Lully et Quinault, convertie en extase mystique (« Ah, ah, ah, peut-on trop l’[Jésus] aimer ? »).

 

Ce spectacle, qui se rapproche d’un «opéra-comique» dans sa forme, est un détour fictionnel ou un prétexte dramatique pour mettre en voix et en affects ces chansons dans un argument qui, s’il n’est pas le reflet réel de la société qui les a vu éclore, se veut une proposition pour interpréter ce répertoire aujourd’hui et le faire connaître au grand public.

 

La musique de cet « opéra-comique » est constituée de parodies d’opéras (Lully, Rameau, Campra), de chansons et de vaudevilles.

Le synopsis se déroule en quatre tableaux successifs précédés d’un prologue : « Enfermement », I « Catéchisme au couvent », II « Cauchemars – la face cachée du Couvent », III « La surprise », IV « La veillée de Noël et la fuite ».   -     Judith le Blanc

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